Ibn Fadlân
Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
أحمد بن فضلان |
Activités | |
Période d'activité |
Xe siècle |
Ahmad ibn-al-'Abbas ibn Rashid ibn-Hammad ibn-Fadlan, en arabe : أحمد ابن العباس ابن راشد ابن حماد ابن فضلان (’Aḥmad ’ibn ’al-ʿAbbās ’ibn Rāšid ’ibn Ḥammād ’ibn Faḍlān), est un lettré arabe d’irak[1] du Xe siècle qui a laissé un récit de ses voyages comme membre de l’ambassade du Calife de Bagdad au roi des Proto-Bulgares de la Volga.
Ambassade
[modifier | modifier le code]Ibn Fadlân part de Bagdad en 921 comme secrétaire d’un ambassadeur du Calife abbasside Al-Muqtadir à Almış au Khanat bulgare de la Volga, à propos de la route commerciale de la Volga.
Le but de l’ambassade visait à obtenir du khan des Bulgares de la Volga un hommage au calife, en échange d’argent pour la construction d’une forteresse. Partie de Bagdad le , l’ambassade passa par Boukhara, Khwarizm (au sud de la mer d'Aral), Jurjaniya (où ils passèrent l’hiver), au nord de l’Oural avant d’arriver, après maintes difficultés, chez les Proto-Bulgares aux trois lacs de la Volga au nord de Samara le . Cette mission fut un échec car ils ne réussirent pas à collecter l’argent destiné au khan qui, irrité de ne pas recevoir la somme promise pour le financement de fortifications contre les Khazars, refusa de passer du rite hanéfite au rite chaféite de Bagdad. Après son arrivée à Bolğar, Ibn Fadlân se rendit à Wisu où il consigna ses observations sur le commerce entre les Proto-Bulgares de la Volga et les tribus finnoises locales.
Les Rūs’
[modifier | modifier le code]Ibn Fadlân consacre une partie non négligeable de son récit à la description d’un peuple qu’il nomme les Rūs’ (روس) ou Rūsiyyah identifiés par la majorité des érudits comme étant les Varègues, ce qui ferait de son récit un des premiers portraits des Vikings[2].
Les Rūs’ sont présentés comme des commerçants tenant négoce sur les rives proches du camp bulgare. Ils sont décrits comme tatoués du cou jusqu’aux pieds avec des motifs d’arbre et d’autres figures. Il note avec étonnement qu’ils se peignaient les cheveux chaque jour, Je n'ai jamais vu corps plus parfaits que les leurs. Par leur taille, on dirait des palmiers. Ils sont blonds et de teint vermeil. Ils ne portent ni tuniques ni caftans mais un vêtement qui leur couvre un côté du corps et leur laisse une main libre. Chacun d'eux a avec lui une hache, un sabre et un couteau, et ne quitte rien de ce que nous venons de mentionner [...] Ce sont les plus malpropres des créatures de Dieu", note-t-il.
Il a également décrit en grand détail l’enterrement d’un de leurs chefs de clan comprenant un sacrifice humain[2].
Cette impression contredit celle du voyageur perse Ibn Rustah.
Dans la culture populaire
[modifier | modifier le code]Ibn Fadlân est le personnage principal du roman de Michael Crichton, Le Royaume de Rothgar, sorti en 1976, qui s'inspire largement des écrits d'Ibn Fadlân. En 1999, le roman est adapté en film sous le titre Le 13e Guerrier ; Ibn Fadlân y est interprété par Antonio Banderas.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Histoire de la philosophie islamique, Henry Corbin, p. 251
- Patrice Lajoye, Les Rous d'Ibn Fadlân : Slaves ou Scandinaves ? Une approche critique, in Vers l’Orient et vers l’Occident…, P. Bauduin, A. E. Musin (dir.), Caen, PUC (Publications du CRAHAM), 2014, p. 155-163
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Ibn Fadlân, « Voyage chez les Bulgares de la Volga », trad. Marius Canard, (1988, rééd. 1999), éd. Sindbad, Paris, 130 p. (ISBN 2727401582)
- (de) Ch. M. Fraehn. Die ältesten arabischen Nachrichten über die Wolga-Bulgaren aus Ibn-Foszlan's Reiseberichte. – « Mémoires de L’Académie Impér. des Sciences. », VI serie, 1823.
- Ibn Fadlân a inspiré un roman de Michael Crichton, Le Royaume de Rothgar, lequel a inspiré le film Le 13e Guerrier.
- « Voyageurs arabes : Ibn Fadlân, Ibn Jubayr, Ibn Baṭṭûṭa et un auteur anonyme » Textes traduits, présentés et annotés par Paule Charles-Dominique, éditions Gallimard, 1995, 1472 pages.
- « Ibn Fadlân and the Land of Darkness. Arab Travellers in the Far North » Introduction et traduction par Paul Lunde et Caroline Stone, éditions Penguin Classics, 2012, 256 pages.
- « Two Arabic Travel Books: Accounts of China and India and Mission to the Volga » Edité et traduit par Tim Mackintosh-Smith et James E. Montgomery, éditions New York University Press, 2014, 320 pages.
- Emmanuelle Texier du Mesnil, « 921-922 Ibn Fadlan chez les Bulgares de la Volga », dans Romain Bertrand (dir.), L'exploration du monde : Une autre histoire des Grandes Découvertes, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points » (no H617), , 2e éd. (1re éd. 2019), 536 p. (ISBN 978-2-7578-9776-8, lire en ligne), p. 40-44.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Journal of Arabic and Islamic Studies 3 (2000), avec « Ibn Fadlân and the Rūsiyyah », de James E. Montgomery, avec une traduction annotée de la partie du récit touchant aux Rus'.
- (en) Risala: Ibn Fadlân's Embassy to the King of Volga Bulgaria